Une fois de plus, lors du Conseil extraordinaire Justice et Affaires intérieures du 14 septembre, l’Union Européenne s’est montrée divisée sur l’accueil des réfugiés, privilégiant les solutions sécuritaires à l’humanisme et la solidarité. L’Union Européenne a approuvé un renforcement des opérations navales en Méditerranée par le recours à la force militaire contre les passeurs qui opèrent à partir de la Lybie, mais n’a pu trouver un accord quant à l’accueil et la répartition de 120 000 réfugiés déjà présents sur les territoires grec, italien et hongrois dans les États membres. Alors que de plus en plus de voix au sein de la société s’élèvent pour plus de solidarité et de compassion envers ces personnes qui fuient guerre et persécutions, plusieurs pays rétablissent le contrôle aux frontières et la Hongrie termine la construction de son mur anti-immigré et rend sa frontière avec la Serbie infranchissable.

Le Clae s’inquiète de cette inaction conjointe, ainsi que des discours de peur et de haine qui reprennent avec vigueur. Trop de voix s’élèvent, au Luxembourg comme ailleurs pour distinguer le bon réfugié – celui de Syrie, en l’occurrence, passant sous silence les nombreux réfugiés venus d’autres pays soumis aux conflits – au mauvais, celui qui fuit la misère, qui devient migrant. On oppose le chrétien au musulman, le pauvre de là-bas à celui d’ici. De tels propos ne peuvent que renforcer les discours populistes extrêmes et le clivage de la société.